mercredi 1 février 2017

Le pouvoir de la pâte à sel (1)



R a cinq ans il doit avoir des origines de l'Europe de l'est. Il a un sourire qui illumine son visage qui peut s'éteindre en un instant sans que l'on comprenne pourquoi. Il parle fort et mais des "le" à la place des "la" ce qui me fait rire. Il est perfectionniste et peut réécrire son prénom autant de fois qu'il faut pour que le résultat soit la copie conforme à son étiquette.
J'ai beau lui dire que je peux lire son prénom, que c'est bien, mais non le R est trop petit ou trop grand, il ne veut pas gommer et recommence plus loin, cela semble avoir beaucoup d'importance pour lui.
deux jours de sortie à a ferme ont développé son vocabulaire, le vache, la mouton et les bébés. Ah les bébés, ils sont petits tu sais Hélène.
R adore la pâte à sel, il malaxe, crée, défait, refait, regarde, réfléchie et puis lève la tête et me regarde.
il reste comme cela la bouche ouverte, les yeux ébahis. Je ne dis rien j'attends. Depuis que je bosse avec des enfants, je me suis aperçue que souvent ne rien dire, ne pas poser de questions amenait à des échanges inespérés. Lorsque l'on pose une questions à un enfant, il est difficile de ne pas induire la réponse dans la question. Lors de l'échange un hochement de tête laisse l'enfant dans son déroulement et ne perturbe pas. Il faut juste écouter et c'est magique.
Voilà avec ses mains collantes de pâtes à sel, R me raconte, le volcan, le train qui rentre dedans, les têtes qui sortent. Pendant dix minutes R m'a décrit ce qu'il avait crée, m'a raconté une histoire pleine d'imaginaire incrémentée de choses réelles de son quotidien. J'ai mis sa création à sécher, dans la journée la création a évolué. R est repassé plusieurs fois pour y remodeler une partie, rajouter un morceau et continuer son histoire tout seul dans son monde.

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